Joa - Mon parcours de peintre

Joa

Née en 1948,  je ne découvre la peinture qu’en 2000 à l’occasion d’un stage  avec Olivier Wahl, « le temps de peindre ». C’est alors une révélation. Peindre devient ce lieu où le temps ne compte plus, où l’œuvre surgit après des heures de travail lorsque je m'y attends le moins, où la création creuse son sillon dans la matière inerte pour lui donner vie dans un surgissement joyeux. 

Je peins sans chercher à peindre quelque chose. Je laisse venir ce qui se présente au moment où je peins. Je m'étonne souvent de ce qui est advenu. Je fais le constat qu'il est le reflet d'un état d'être qui m'a traversé, lui-même influencé par l'état d'être du monde qui m'environne. Cette image produite, abstraite en ce qui me concerne, devient objet qui résonne chez le visiteur et parfois objet de dialogue lors des expositions. L'art est ainsi le reflet de la socièté lui permettant de se questionner.

J’utilise la technique acrylique sur papier et sur  toile, agrémentée parfois de collages ou de matière.

Mon travail évolue vers la réalisation d'installations assemblant mes peintures.

Peintre de l'humain

Etre femme ou homme incarné sur terre c’est quoi ?
Qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je suis ici sur terre ?
Ces questions je me les pose depuis mon adolescence. 
La peinture me fournit un espace où les explorer.

Contrairement aux mots trop exigeants, trop cadrant, qui enferment dans des représentations préétablies, l’espace d’une toile me permet d’inscrire librement ce qui émerge de moi à chaque instant sous une forme inattendue qui sera à déchiffrer. Ce geste, cette forme, cette couleur, cet assemblage de graphismes colorés, comment parlent-ils ?  Qu’évoquent-ils pour celui qui les regarde ? Par leur questionnement infini, mes tableaux amènent à élaborer des pistes de réflexion qui, accumulées, explorent le concept d’humain. Ils me procurent des sensations qui sont une autre façon de ressentir mon humanité. Ils éveillent des sentiments qui font vibrer ma sensibilité.

De peinture en peinture,  je construis un chemin d’humanité.

Mes premières productions n’ont fait que poser la question de cette humanité. Tout en étant découverte de la peinture, elles sont, en parallèle, interrogation par le jeu des assemblages de formes et de couleurs sur cet être qui peint.

Par la suite, mes peintures ont montré un enchevêtrement de liens parfois étouffant, parfois s’échappant du tableau ou bien se cotoyant. Quel rôle jouent les liens dans notre vie ? Y a-t-il une humanité sans lien ? Les liens nous enferment-ils ou nous donnent-ils la possibilité de nous libérer ? 

Dans ce fatras de liens se sont manifestées des formes d’abord juste évoquées au milieu des filaments. Puis, saisissant ces formes, j’ai vu émerger des silhouettes embryonnaires puis des êtres étranges et, finalement, des visages. Qui sont tous ces êtres aux manifestations variées ? Comme une évocation de nos différentes facettes ou de l’évolution de l’humanité.

Aujourd’hui, je suis partie dans l’exploration interne de l’homme. Qui se cache derrière ces visages ? Quels sentiments, quelles émotions, quelles sensations ? Quels états d’âme ?  Quelle âme ?

Mes peintures ont pris de l’ampleur, au fur et à mesure du temps. Elles sont devenues de véritables installations manifestant sans doute ainsi la complexité de l’être humain.

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