« Humana »
Une pluie d’images et de traces
« Humana » est une installation artistique qui se présente comme un espace circulaire ouvert à la déambulation. Le visiteur est invité à y pénétrer sous une pluie d’images et de traces. Il est peu à peu immergé dans un entrelacs de fils auxquels sont accrochés des fragments de peintures et des objets de formes et de matières diverses. Il va devoir se frayer un chemin parmi ces images et ces objets en les repoussant de ses mains. Au cours de ce voyage, il va croiser du regard des représentations imagées ou abstraites, il va être effleuré par les divers objets, il va prêter l’oreille à leur frôlement sur ses vêtements. Ces images rencontrées, ces sensations éprouvées viennent l’interpeller.
Lorsqu’il pénètre dans cette forêt de matière, l’atmosphère est sombre, il est dans le noir. Plus il chemine vers le centre, plus l’atmosphère se réchauffe, pour se terminer dans le cœur lumineux de l’installation.
Quelques réactions à l’œuvre après une première expérimentation
« Pas banal », « Déroutant », « Poétique »,
« De ton œuvre, je vais m’en souvenir. »
« On regarde à quoi on est accroché puis on s’enfonce dans l’ombre. »
« Il y a de l’air, de la lumière, ça appelle à traverser en essayant de ne pas trop se piquer. »
« Des éléments me perturbent, d’autres m’attirent. »
« Ça choque, ça va dans tous les sens. Original. A la fin on s’apaise. »
« J’ai fait tout un cheminement intérieur en parcourant l’œuvre. »
« On est dans un autre monde. »
« Tu nous proposes de vivre un changement de paradigme. »
« C’est un beau concept. »
Qu’est-ce qui fait dire cela aux visiteurs
Par son coté sombre la première zone traversée nous immerge dans un monde sombre, inconforable. Dans un premier temps, elle peut faire barrière. Une fois pénétrée, elle nous confronte à de multiples obstacles. Nous sommes heurtés par tous ces objets qui nous entourent, répartis sur cinq rideaux successifs. Les peintures et images réparties parmi ces rideaux renforcent ce sentiment d’inconfort par leurs évocations.
Une fois traversée, la première zone s’ouvre sur une seconde zone plus éclairée. Le visiteur se trouve alors devant un rideau de peintures plus colorées. Il dispose du recul nécessaire pour les parcourir et se laisser résonner aux différentes émotions et états d’âme évoqués.
Dans les interstices de ce rideau perce une forte lumière qui incite le visiteur à poursuivre son chemin au-delà du rideau. Il entre alors dans une zone inondée de lumière sans aucune représentation pour happer son regard. Il est baigné de lumière.
Schèma de l’œuvre
À l’origine
Depuis le début ma peinture est emplie de fils et de liens. Le plus souvent, tout est noué, entremêlé.
Puis, ces liens vont se structurer sous la forme de ce que je commençais à appeler des rideaux car tous les liens s’alignent verticalement.
Puis le morcellement apparait. Puis de grandes tâches flottant dans le tableau.
Et maintenant, tous ces liens et tous ces morceaux sortent du tableau et s’installent dans l’espace.
Du tableau à l’installation
L’exposition « Envolée d’âmes » a marqué un tournant important dans mon travail.
Abandonnant les murs de la galerie, je présentais un ensemble de tableaux suspendus au plafond, ma première installation.
Murs nus, les regards se concentraient sur l’envolée centrale de tableaux.
Les tableaux, invisibles dans un premier temps,
attendent que le visiteur, en tirant une cordelette, les fasse apparaître.
Chaque œuvre évoque un état d’âme. En parcourant l’installation, le visiteur part à la découverte d’une âme et de ses multiples états.
Ce que les visiteurs en ont dit...
« Et peut-être bien qu’il faut toutes ces couleurs d’âmes pour faire un monde d’âmes ! « Agressée », « souple » ou « libérée », c’est vraiment touchant grâce à la manière dont elles sont exposées, qu’elles puissent toutes s’envoler vers ?? C’est comme une fraternité d’âmes. C’est apaisant. »
« Merci pour le plaisir de la découverte des œuvres au fur et à mesure, de la représentation de ces âmes si proches de mon ressenti. Merci pour l’interaction que permet cette exposition. Merci pour l’originalité qui éveille nos sens et notre créativité. »
« Bravo et merci beaucoup pour cette expérience, moment de rêveries et de pensées, sensations qui surgissent. Merci pour ces œuvres cachées qui nous surprennent et nous évoquent des souvenirs de nos propres états d’âmes… Et qui me donnent du baume au cœur ! »
Et après ...
L’attrait des visiteurs pour cette exposition m’a donné envie de poursuivre ce travail d’installations composées de multiples œuvres parmi lesquelles le visiteur peut circuler librement et interagir avec elles.
Trois expositions ont exploré ce champ de travail :
Une œuvre éclatée en puzzle est accrochée à un branchage se détachant du mur.
Un jeu d’ombre et de lumière met l’œuvre en relief.
L’installation donne à voir tout à la fois l’unité et le multiple.
Une spirale posée sur un support attend que les visiteurs viennent y accrocher une boule de leur choix sur laquelle ils ont écrit leur prénom.
Chaque boule, unique, participe à l’œuvre globale, image de notre commune humanité.
Des petites maisons en cartons multicolores, alignées sur un fil, contiennent chacune une image et un texte symboliques d’un événement de vie.
Chaque visiteur peut parcourir librement le contenu de ces maisons et se questionner sur l’éventuel fil conducteur de sa vie
De quoi parle Humana ?
L’œuvre nous parle de l’humain. C’est quoi être humain ? Comment l’homme est-il en interaction avec le monde ? Comment entre-t-il en résonance avec les évènements et les êtres qu’il rencontre ? Qu’apprend-il de ces rencontres ? Comment se transforme-t-il à travers ces rencontres ? La traversée de l’œuvre, en nous confrontant tout au long du chemin à des expériences singulières nous aide à trouver un début de réponse à ces questions. Peut-être qu’en cours de route nous toucherons des choses profondes que l’œuvre révèlera et sortirons-nous différents.
Au cœur de la pensée de l’œuvre, la relation de l’homme à son environnement devient le questionnement qui nous occupe en parcourant l’œuvre-contrée. Les images croisées et les contacts ressentis sont autant d’occasions d’entrer en résonance avec différentes atmosphères, sombres ou lumineuses, silencieuses ou bruissantes, douces ou heurtantes. Des émotions fugitives alimentent progressivement notre méditation. L’énergie que contient toute cette moisson d’informations et de sensations invite à s’arrêter et prendre le temps de l’analyse et de l’interprétation.
L’œuvre propose une façon poétique d’explorer une contrée imagée. Le monde ? Notre monde personnel ? Un monde rêvé ? La société ? L’humanité ?
Et maintenant…
Si j’ai eu l’intuition de l’œuvre, je sens bien, au stade où elle en est, qu’elle appelle une participation plus large. D’une part, sa taille et sa complexité, ne me permettent pas de la réaliser seule. D’autre part, l’œuvre est un objet social dont la maturation nécessite un partage des visions.
Un ami m’a rejoint pour m’aider à réaliser techniquement la structure qui soutiendra les rideaux d’objets picturaux et le système de lumière.
Des amis volontaires ont participé à une séance de découpe et épointage de languettes de papiers découpées dans d’anciens tableaux qui serviront à élaborer les rideaux de l’œuvre.
J’ai mis en place une expérience créative qui a permis à 20 personnes de rechercher avec moi les obstacles qui freinent notre épanouissement ou l’évolution de la société et de les traduire en images qui garniront les rideaux extérieurs de l’œuvre.
Un film a été réalisé par Olivier Wahl pour promouvoir l’œuvre et son travail de réalisation : https://vimeo.com/428724270
Enfin, deux amies peintre, Dominique Taroni et Sophie Gautier, m'ont rejoint pour co-créer avec moi Humana. Puis une autre amie peintre, Claudia Thermidor, est venue nous accompagner en apportant un regard extérieur critique et constructif à notre création. L'œuvre est devenue collective comme pour illustrer son nom. Un collectif s'est constitué, Human'Art.
Ils sont à mes côtés :
Accompagnement artistique : Olivier Wahl
Contribution artistique : Sophie Gautier, artiste peintre, membre du groupement Intensité et Dominique Taroni, artiste peintre, membre du groupement Intensité, Claudia Thermidor, artiste peintre membre du groupement Intensité.
Soutien technique : Paul Gouverneur, Simon Cohen Hadria, Catherine Olivarès, Sylvie Balester
Soutien financier : Aude Albanel, Sylvie Charpy, Sandrine Collin, Annabel Domenc, Camille De Dumast, Edith Denoeud, Dénis Fournier, Lilian Gonzales, Marie-Thérèse Helary, Isa KM, Monique Krieguer, Anne-Marie Glorieux, Dominique Le Godec, Lilian Gonzalès, Xavier Gras, Emilie et Daniel Jacobson, Martine et Patrick Letrémy, Laura Loriers, Matéo, Lou et Marianne Martinez, Micha, Thierry Moreau, Mud et Tof, Pizzy, Ysa R, Dominique Reboux, Claudia Thermidor, Lelia Leroy Terquem, Wagami’or
Avec la participation de : Stéfanie Biesmans, Mireille Breger, Anne-Marie Breton, Anne Iris Caillette, Catherine Durette, Michelle Farat, Sophie Gautier, Lilian Gonzalès, Céline Hachet, Marie-Thérèse Helary, Martine Huilard, Marion Jacottin, Méderic Jacottin, Monique Krieguer, Jean-François L., Martine et Patrick Letremy, Thierry Pardigon, Lionel Parienté, Fadela Pinon, Maud Poitevin, Dominique Reboux, Wolfgang Rettig, Claudia Thermidor, Frédéric Zimmer
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