Au printemps, je me mets en route. Humana demande à grandir. Je dois m’en occuper. Le confinement ne m’en laisse pas le temps. Je bifurque. Je décide de lancer la recherche des images qui parsèment l’installation et j’invite les personnes intéressées à s’associer à cette investigation. Beau et joyeux travail à travers les écrans. La pêche est fructueuse.
À l’été, quel chantier ! Humana est sur toute les tables de la maison, trois grandes tables, dedans et dehors. Elles sont occupées par les papiers, les tissus, les fils, les colles, les outils, ciseaux, mètre, cutter, crayons, feutres, les pots de peintures, les pinceaux, les bassines d’eau. Je passe de l’une à l’autre, le temps que la colle prenne, que la peinture sèche. Quand il devient trop fastidieux d’agrafer des languettes de papier, je change de chantier, je colle du tissu sur du carton ou j’accroche entre eux des bouts de peintures. L’œuvre avance sérieusement.
À la fin de l’été, l’automne et l’exposition approchent et là, tout s’effondre. La structure de l’installation s’écroule dans un grand craquement de bois qui se déchire. Je suis dépitée. C’est le chaos. Abandonner ? Une nuit de réflexion. Deux choix s’offrent à moi : j’expose l’effondrement, toute mon œuvre en vrac au sol, ou je reconstruis. L’effondrement me tente, il est dans l’air du temps. Je n’ai alors plus rien à faire mais l’exposition est à repenser. J’opte pour la reconstruction. Je prends le taureau par les cornes. J’en suis là lorsque j’écris ce texte. Il me reste juste le temps de rebâtir plus solidement la structure. La fin de ma création, je l’improviserai dans la galerie même. Nous découvrirons l’œuvre ensemble.
Il me faudra bien un hiver pour digérer tout ça !
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