Mon itinéraire de peintre

Cet itinéraire est repris et illustré dans un petit fascicule disponible lors de toutes mes expositions.

Vous pouvez le commander au prix de 25€ + les frais d'expédition à micheline.pujolle@free.fr

L'art en chemin

J’ai débuté la peinture en 2000. Depuis cette époque je peins régulièrement. J’évoque ici ce chemin de peinture et mon approche de l’art.

Durant les premières années, mon cheminement m’est resté invisible, noyée que j’étais dans la découverte de la peinture et de toutes les émotions qu’elle charrie. 

Une fois cette phase émotionnelle en grande partie dépassée, ma curiosité s’est éveillée à ce processus de création qui me secouait tant. J’ai découvert peu à peu que c’était ma liberté d’expression sur la toile qui la rendait vivante et attractive. La peinture m’a alors permis, en la déchiffrant, de mieux me connaître, de repérer aussi ce qui était en jeu dans mes relations aux autres et au monde. 

Cette phase pédagogique m’a poussé à exposer. Les discussions autour de mes peintures m’ont permis finalement de construire ma vision de l’art comme un moyen de partage de notre humanité.

Oser

Avant de peindre, j’étais certaine de ne pas savoir peindre. Jamais il ne me serait venu à l’esprit de prendre un pinceau et une feuille blanche. Pour me décider à tenter ma chance, il a fallu une rencontre avec Olivier Wahl, peintre et enseignant à l’atelier «le temps de peindre». Olivier Wahl affirme que, s’il le désire, chacun peut peindre sans avoir besoin de connaissances préalables. Alors, j’ai osé. Un chemin de peinture débutait.  

Essayer de ne pas avoir de projet et ne pas porter de jugement sur le travail, voilà les deux règles qui me guident ce qui me laisse le plaisir d’une expression sans contraintes et la joie de voir apparaître des œuvres inattendues. Cette façon de faire m’ a amené à prendre conscience des situations qui favorisaient l’éclosion de la peinture et de celles qui, au contraire, la freinaient. J’ai aussi observé que mes peintures les plus libres étaient celles qui parlaient le plus au public.   

Persévérer

Je ne retrouvais pas dans la contemplation de mes tableaux le plaisir que je ressentais à les peindre. Je vivais une sorte de frénésie à la recherche «du» tableau qui me révèlerait. Une forme d’orgueil s’était emparé de moi.

Face à cette sensation d’échec, la tentation d’abandonner la peinture m’a frôlé. La persévérance m’a été nécessaire pour dépasser les déceptions successives et accepter que chaque tableau soit juste ce qu’il pouvait être, une étape par laquelle il me fallait passer pour atteindre le «mieux».

J'ai compris que je ne devait pas m’arrêter devant l’obstacle et poursuivre inlassablement le travail de poser des couleurs sur des toiles, condition pour que la peinture évolue en s’enrichissant de toutes les expériences successives et pour que le chemin se déroule.

Laisser faire

Lorsque j’ai pris en considération ce que je peignais plutôt que de le rejeter comme insatisfaisant, lorsque, au lieu de forcer le tableau, j’ai laissé l’inspiration se manifester plus librement, alors des formes ont fait leur apparition au milieu de mes tableaux abstraits. 

Cela m’a paru étrange. Ces êtres vivants surgis de nul part me paraissaient irréels. Le doute m’a poursuivi longtemps alors même qu’une curiosité naissante me poussait à chercher partout ces êtres. Ils jaillissaient sous mon pinceau comme autant de facettes d’une humanité qui se révélait peu à peu.

Ne plus douter

La présence répétée de ces êtres venus se manifester dans mes peintures a fini par me convaincre de leur réalité. Ils venaient me parler de ma propre existence mais aussi de celle de chacun d’entre nous. 

Toutes ces formes se sont alors rassemblées en une unique forme, symbolique, juste un contour évocateur d’une humanité, entérinant l’acceptation de l’existence, une existence encore générique, mal définie mais présente, manifestée.

Cette silhouette m’a hanté longtemps, revenant inlassablement sur mes tableaux, solitaire, en duo, en trio, en groupe, me questionnant sur le sens de sa présence.

Accepter l'identité

La forme symbolique est restée longtemps neutre, sans caractéristiques jusqu’à ce que j’accepte (ce qui ne fut pas facile malgré les apparences) l’évidence que j’avais à faire à une silhouette humaine. De cet instant, je fus poussée à en dessiner le visage. Je n’étais pas prête au figuratif mais je n’avais plus le choix, le dessin d’un visage s’imposait à moi.

Sont alors nés, hésitantes, des figures fantomatiques, des bouilles enfantines, des têtes sauvages, des visages divers de femmes comme autant d’étapes de la recherche d’une personnalité. C’est alors que ...

... l’identité est apparue.

                                Une peintre est née.

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